À propos de ce commentaire
Ce commentaire littéraire propose une analyse approfondie de l’acte II des Justes d'Albert Camus, avec une mise en contexte et le commentaire en lui-même, structuré en différentes parties. Des clés pour mieux comprendre quelques-uns des enjeux essentiels de cette pièce du refus et de la dénonciation.
Dora et Annenkov attendent Yanek et Voinov, partis commettre un attentat à la bombe sur la personne du grand-duc. Au loin, le bruit de la calèche se fait entendre mais elle n’est pas suivie de la déflagration escomptée. Voinov revient. Il attendait la détonation du premier projectile pour pouvoir lancer le sien et ignore ce qu’il s’est passé. Yanek arrive enfin. Il est bouleversé : il n’a pas su lancer la bombe parce qu’il y avait les neveux du grand-duc, des enfants, dans la calèche. S’ensuit un débat entre les membres de l’Organisation en vue de déterminer si l’attentat doit avoir lieu malgré la présence des enfants.
Après quelques éclairages sur le contexte historique et sur le contexte littéraire dans lequel s’inscrit l’œuvre – la pièce de Camus est une réponse à la pièce Les Mains sales de Sartre -, le commentaire composé s’intéresse aux positions antagonistes de Kaliayev : tandis que le premier incarne l’engagement camusien, un engagement raisonné et non aveugle, le second, un terroriste pur et dur, défend la position sartrienne de la révolution. On commente ensuite la réflexion de Camus sur le meurtre politique.
Les Justes est une pièce de théâtre en cinq actes, représentée pour la première fois en 1949. Elle appartient au « cycle de la révolte » avec La Peste (1947) et L'homme révolté (1951). L'objectif de ce cycle est le refus et la dénonciation de tous les totalitarismes. Pour Les Justes, Camus s'est inspiré d'un évènement de la révolution russe : en janvier 1905, à Moscou, un groupe de terroristes liés au parti socialiste révolutionnaire organise un attentat contre le grand-duc Serge. Cet attentat, et les circonstances qui l'ont précédé, sont le sujet de la pièce, avec l'engagement comme notion centrale.