À propos de l'analyse de livre sur Sylvie
Delphine Leloup, maitre en langues et littératures françaises et romanes, propose dans sa fiche de lecture sur Sylvie de Gérard de Nerval une approche structurée et originale de cette œuvre pleine de poésie.
Après avoir brièvement présenté le cycle des Filles du feu, dans lequel s’inscrit la nouvelle de Sylvie, notre spécialiste en donne un résumé complet, puis s’attèle à présenter les principaux personnages : le narrateur, au caractère impulsif et changeant, mais aussi Adrienne, Sylvie et Aurélie, les trois femmes de sa vie. Désireuse d’apporter des éléments d’analyse utiles à toute personne souhaitant en apprendre davantage sur l’œuvre, Delphine Leloup poursuit son étude en soulevant des clés de lecture transversales : l’opposition entre Adrienne et Sylvie, la question de la temporalité dans l’œuvre et l’originalité de l’écriture « nervalienne ». Parallèlement, les thèmes de la mémoire et du fantasme sont également commentés. Quelques pistes de réflexion figurent à la fin de l’analyse littéraire sous forme de questions ouvertes.
Sylvie est une nouvelle poétique écrite par Gérard de Nerval. Elle est d’abord publiée en 1853 dans la Revue des deux Mondes, puis elle est intégrée en 1854 au recueil des Filles du feu. Gérard de Nerval semble avoir considéré Sylvie comme la meilleure de ses nouvelles.
Né en 1808 et décédé (par suicide) en 1855, Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, est un écrivain et un poète français. Il est l’une des figures majeures du romantisme en France. En 1830, il soutient d’ailleurs Victor Hugo lors des représentations de la pièce Hernani. A partir de l’année 1841, il est régulièrement en proie à des crises de folie, et il est soigné par le docteur Blanche. Il voyage aussi beaucoup, en Allemagne, en Orient (d’où le Voyage en Orient, qui parait en 1851), en Egypte, en Italie, aux Pays-Bas et en Belgique. Son oeuvre est fortement teintée d’ésotérisme, et elle contient de nombreux symboles (notamment alchimiques), ce qui lui procure une grande richesse, mais la rend également assez hermétique.
C’est dans ses dernières années, alors qu’il se trouve dans une grande détresse matérielle et morale, que Gérard de Nerval écrit ses plus grands chefs-d’oeuvre, dont Sylvie. Dans Sylvie, on peut voir une sorte d’autobiographie sublimée de Nerval, car celui-ci reprend de nombreux éléments de sa propre vie pour construire son récit, dans une quête à la fois géographique et intérieure.