À propos de ce commentaire
Ce commentaire littéraire propose une analyse approfondie du dénouement de Boule de suif de Guy de Maupassant, avec le texte étudié, une mise en contexte et le commentaire en lui-même, structuré en différentes parties. Des clés pour mieux comprendre quelques-uns des enjeux essentiels de cette nouvelle que Flaubert qualifiait de « chef-d’œuvre qui restera ».
1870, Normandie. À bord d’une diligence, dix personnes fuient Rouen occupée par l'armée prussienne : six notables, un démocrate et une prostituée surnommée Boule de Suif. Les voyageurs sont arrêtés par les Prussiens et bloqués deux jours dans une auberge. L'officier ne consentira à les laisser repartir que si Boule de Suif accède à tous ses désirs. Elle finit par se sacrifier et la voiture est libérée. Le dénouement raconte la reprise du voyage après le « sacrifice » : alors que la prostituée avait pu fraterniser avec les autres voyageurs avant leur arrestation en partageant son déjeuner avec eux dans la diligence, le retour l’isole au milieu des bien-pensants qui se sont servi d’elle et l’ignorent.
Après une mise en contexte dans laquelle on situe l’extrait dans l’œuvre, et quelques éclairages sur la guerre de 1870 et sur le contexte littéraire dans lequel Boule de suif a vu le jour, le commentaire composé s’intéresse au renversement des valeurs morales à l’œuvre dans le passage étudié : le scandale n’est pas là où on l’imagine de prime abord… Mais on se penche aussi sur la solitude et la détresse de Boule de Suif, ainsi que sur la structure de ce dénouement et enfin sur le style de Maupassant, passé maitre dans l’art de la suggestion.
Boule de suif fait partie d’un recueil de nouvelles qui parait en 1880, Les Soirées de Médan. Ce recueil réunit des récits écrits par des romanciers qui ont été invités par Zola dans sa maison de Médan, d’où le titre de l’ouvrage. Boule de Suif est la troisième nouvelle de Maupassant, mais c’est son premier succès. L’histoire, inspirée d’un fait divers, raconte la fuite d’un groupe de dix personnes après la défaite des Français à Rouen face aux envahisseurs prussiens lors de la guerre de 1870. Notons que, mobilisé, Maupassant avait lui-même été affecté à Rouen à l’intendance de l’armée française.