ETUDE DES PERSONNAGES
HARPAGON
Bourgeois veuf, Harpagon a deux enfants, Élise et Cléante. Une seule chose l’obsède : l’argent. L’unique projet qui ne porte pas sur une question d’ordre économique est son mariage avec Mariane. Harpagon tente de plaire à la jeune fille jusqu’à en devenir grotesque. En effet, il essaie de paraitre plus vieux et met d’affreuses lunettes, car Frosine lui a affirmé que Mariane n’aimait que les vieillards. Cependant, même dans les affaires sentimentales, l’obsession d’Harpagon refait vite surface : la perspective d’un mariage avec une femme modeste, qui ne lui rapporte donc rien, le préoccupe.
Son comportement provoque l’animosité de tous : Cléante et Élise se disputent avec lui ; Frosine lui en veut de ne pas l’avoir récompensée pour son rôle d’entremetteuse, et La Flèche a envie de lui faire payer son avarice (« il me donnerait, par ses procédés, des tentations de le voler ; et je croirais, en le volant, faire une action méritoire », acte II, scène i).
Harpagon est par ailleurs égoïste, intransigeant, autoritaire, coléreux et il apprécie les flatteries (notamment celles de Frosine et de Valère).
Il fait partie des personnages de Molière ayant connu la plus grande postérité. En témoigne l’antonomase suivante (figure de rhétorique « qui consiste à désigner un personnage par un nom commun ou une périphrase qui le caractérise ou, inversement, à désigner un individu par le nom du personnage dont il rappelle le caractère typique », Le Petit Robert, 2007) : un « harpagon » désigne, en effet, un homme faisant preuve d’une grande avarice.