À propos de l'analyse de livre sur Les Désœuvrés
Dans Les Désœuvrés, roman consacré aux différents intervenants du monde artistique, Aram Kebabdjian dévoile un récit dystopique qui met en garde sur les dérives de la culture à cause de ses enjeux politiques et économiques. Cette fiche de lecture a été rédigée par Clarisse Spies, maitre en langues et littératures françaises et romanes. L’analyse du livre s’ouvre sur une note explicative qui replace en contexte l’écrivain contemporain et son œuvre, avant de s’intéresser d’un peu plus près aux personnages centraux du récit, à savoir les artistes non-résidents de la Cram, quelques artistes résidents, les galeristes, les collectionneurs et le public, ainsi que les dirigeants et les critiques. Pour aider le lecteur à approfondir sa connaissance de l’œuvre, l’auteure de la fiche avance plusieurs clés de lecture qui étudient notamment le style du roman – complexe et travaillé –, la satire qu’il fait du monde de l’art contemporain, ou encore l’esthétique de l’absurde, dans laquelle évoluent les personnages du récit. Pour le lecteur qui souhaite continuer son exploration des Désœuvrés, une série de questions ouvertes se trouve en fin d’analyse. Elles proposent par exemple de comparer la société irréelle qu’a créée l’auteur avec notre monde contemporain, ou encore de réfléchir sur la signification du titre de ce roman.
Né en 1978, Aram Kebabdjian est un jeune écrivain français. En effet, Les Désœuvrés, paru en 2015, est son premier roman. Ce docteur en histoire de la philosophie est également photographe et antiquaire, et a pris son environnement artistique et culturel comme source d’inspiration pour son texte. Son œuvre a déjà été saluée par le Grand prix Société des Gens de Lettres du premier roman, l’année de sa publication.
Les Désœuvrés raconte ainsi le quotidien d’une série d’artistes et d’amateurs d’art vivant dans une société irréelle, différente de la nôtre. Une cité a été créée pour accueillir les artistes et les subsidier, afin qu’ils n’aient plus d’autres préoccupations que leur création. Chaque chapitre se consacre à une œuvre et à l’artiste qui en est le concepteur. Le lecteur découvre le passé et l’histoire de chaque personnage, ainsi que son imaginaire. Les protagonistes, entre lesquels un réseau de liens se tisse, sont donc très nombreux. Retenons par exemple Romain Beaulieu qui rédige des poèmes reconstitués à partir de la phonétique, Bertrand Traoré et ses installations piégées, ou encore Mike Bromberg qui crée des moustiques-papillons. Mais ce qui se présente à première vue comme une utopie apparait en réalité comme une satire du monde culturel et de ses différents acteurs.