À propos de cette analyse
Tout au long de cette fiche de lecture, Kelly Carrein vous guide pour analyser de façon détaillée et approfondie le roman Soif, vingt-huitième roman de l’auteure belge Amélie Nothomb. Soif a été tiré à 180 000 exemplaires par la maison d’édition Albin Michel pour la rentrée littéraire 2019 : celle-ci ne s’y est pas trompée, puisque le roman fut, comme les précédentes œuvres d’Amélie Nothomb, un vrai succès de librairie. Les lecteurs se sont en effet passionnés pour cette réécriture à la première personne des derniers jours du Christ, de sa condamnation au terme de son procès jusqu’à sa mort sur la croix.
L’analyse littéraire est construite pour s’ouvrir sur des points d’études généraux, avant de se concentrer vers des points plus détaillés. Elle commence par un résumé bref de l’œuvre et de sa réception critique, avant d’évoquer rapidement la biographie de la toujours très populaire Amélie Nothomb (1967-), sans doute l’auteure belge la plus connue de sa génération.
Par la suite, une majeure partie de la fiche de lecture est consacrée à un résumé approfondi du roman, depuis les premiers témoignages au procès du Christ jusqu’à sa « réincarnation » après sa mort sur la croix. Après cela, l’analyse se penche sur les différents personnages, et en particulier sur les liens qui les unissent tous au Christ : Marie-Madeleine, la femme qu’il aime ; Marie, sa mère bienaimée ; Judas, le traitre à qui il a toujours témoigné de l’amour ; et enfin, Simon de Cyrène, qui lui a proposé son aide alors qu’il transportait difficilement la croix. Le Christ lui-même, personnage principal et narrateur du roman, est évidemment celui que l’analyse étudiera le plus en profondeur.
Tout ce qui précède permet au lecteur d’être armé pour découvrir l’analyse à proprement parler du roman, qui est découpée en quatre parties bien distinctes. Le titre du roman, plurisémantique, est d’abord étudié ; ensuite, le choix de la narration à la première personne est commenté ; puis, ce sont les questionnements théologiques qui sont soulevés à travers le personnage du Christ qui sont évoqués ; enfin, les thèmes transversaux de l’amour et de la mort sont analysés. L’analyse littéraire s’achève par des questions permettant d’approfondir sa lecture et sa réflexion.
Les clés de lecture, la partie la plus longue de l’analyse de Soif, sont importantes, car elles offrent une analyse approfondie de certains éléments clés du roman. La première d’entre elles s’attarde sur le titre, Soif, et les deux sens sémantiques que le terme peut revêtir ; la deuxième clé de lecture étudie les effets engendrés par le choix de narrer le martyre du Christ à la première personne du singulier ; la troisième clé se consacre aux interrogations théologiques que la souffrance du Christ met en lumière ; enfin, la quatrième et dernière clé étudie la présence des thèmes universels et liés de l’amour et de la mort.
Si vous souhaitez découvrir d’autres analyses de romans d’Amélie Nothomb, nous vous invitons à consulter celle de Hygiène de l’assassin ou encore du Sabotage amoureux. Si vous souhaitez consulter des analyses d’autres œuvres belges, vous pouvez découvrir l’analyse de Bruges-la-morte de George Rodenbach.
Dans Soif, Amélie Nothomb prend la plume pour donner la parole au Christ lors de ses dernières heures. À quoi a-t-il songé lors de sa parodie de procès, qui l’a condamné à une mort par crucifixion alors qu’il n’avait jamais fait rien d’autre que répandre l’amour et vouloir aider son prochain ? Qu’a-t-il ressenti lors de sa dernière nuit de solitude dans sa cellule avant l’inévitable issue ? Comment s’est déroulée l’atroce ascension du Golgotha ? Quelles ont été ses dernières pensées une fois sur la croix ? À travers une narration à la première personne, l’auteure belge plonge le lecteur dans un épisode bien connu de la religion chrétienne et le revisite avec audace. Se faisant, elle soulève d’importantes questions théologiques et pousse son public à la réflexion.
L’auteure l’avoue elle-même : elle a rêvé d’écrire ce roman pendant longtemps, mais a repoussé l’échéance, car elle ne se sentait pas, selon ses mots « l’athlète de l’écriture [qu’elle] rêvai[t] d’être » pour y parvenir. Tiré à 180 000 exemplaires pour la rentrée 2019, le roman – comme bon nombre des œuvres d’Amélie Nothomb – a été un succès de librairie, manquant de peu d’être consacré par le Prix Goncourt 2019 pour quatre voix contre six en faveur de Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon (Jean-Paul Dubois).