À propos de l'analyse de livre sur Le Nez
Enfin, une fiche de lecture aborde en détail l’une des amusantes nouvelles de Nikolaï Gogol, à savoir Le Nez ! Pour l’occasion, Lise Ageorges, maitre en lettres modernes appliquées, se penche avec professionnalisme sur les différentes facettes de cette œuvre à la fois fantastique et grotesque.
Se déroulant au sein de la société russe, l’intrigue du récit est dans un premier temps résumée, ce qui fait apparaitre les grands thèmes – ridicule, ambition, bureaucratie, pauvreté et solitude – en filigrane. L’auteure de l’analyse se concentre ensuite sur les personnages principaux, l’assesseur Kovialov en tête, un homme qui accorde une importance extrême à son apparence, raison pour laquelle la perte de son nez constitue un véritable drame dans sa vie… Alors que cette nouvelle s’ancre précisément dans le milieu de la bureaucratie russe, très hiérarchisé, Lise Ageorges souligne qu’il existe un véritable conflit entre réel et merveilleux, puis insiste sur le rôle essentiel du narrateur, qui intervient dans le récit à la manière d’un conteur. Elle commente également la symbolique du nez et fournit enfin de nouvelles pistes de réflexion, sous forme de questions ouvertes, à la fin du livret d’étude.
Le Nez, dont le titre original en russe est Нос, est une nouvelle fantastique et grotesque écrite entre 1832 et 1835 par Nikolaï Gogol et parue en 1836. La nouvelle Le Nez de Nikolaï Gogol est d’abord refusée par L'Observateur moscovite, qui la trouve « sale et triviale », mais elle est finalement publiée par la revue littéraire Le Contemporain, accompagnée d'une présentation d'Alexandre Pouchkine. En 1843, Nikolaï Gogol intègre Le Nez dans son recueil intitulé Nouvelles de Pétersbourg, avec Le Manteau, Le Portrait, Le Journal d'un fou et La Perspective Nevski.
Dans Le Nez, Nikolaï Gogol raconte l’histoire d’Ivan Iakovlievitch, un barbier pétersbourgeois qui, au lendemain d'une soirée un peu trop arrosée, découvre un nez dans le pain qu'il s'apprête à croquer. Son épouse, horrifiée, lui demande de s’en débarrasser, mais il échoue, et comble de malchance, il finit par être arrêté par un gendarme. Au même moment, un autre habitant de Saint-Pétersbourg, Kovaliov, constate que son nez a disparu et se lance dans des démarches loufoques pour tenter de le récupérer : lorsqu’il finit enfin par croiser son appendice nasal, celui-ci est habillé d’un bel uniforme brodé d’or et semble avoir décidé d'entamer une existence indépendante sous forme de conseiller d'État, mais il est lui aussi arrêté par la police. A la fin de la nouvelle, Kovaliov se réveille avec son nez en plein milieu du visage.