À propos de ce commentaire
Ce commentaire littéraire propose une analyse approfondie du suicide de Kyo dans La Condition humaine d'André Malraux. Vous y trouverez une mise en contexte et le commentaire en lui-même, structuré en différentes parties. Des clés pour mieux comprendre quelques-uns des enjeux essentiels de cette œuvre pleine de cris et de sang.
Les communistes sont écrasés et le mouvement ouvrier sévèrement réprimé par son ancien allié, le général Chang-Kaï-Shek, qui bénéficie de l'appui des puissances occidentales. Kyo et Katow sont arrêtés et détenus sous un préau avec des centaines de militants prisonniers. En tant que chefs révolutionnaires, ils s'attendent à être torturés et tués (les prisonniers sont brulés vifs dans la chaudière d'une locomotive). Il s'agit d'une première fin de roman : Kyo est confronté à sa mort imminente, il médite sur sa vie et sur le sens à donner à sa mort.
Après quelques éclairages sur le contexte historique évoqué dans l’œuvre et la situation de l’extrait étudié, le commentaire composé s’intéresse à la transformation de la scène en véritable veillée funèbre, que ce soit à travers les thématiques évoquées ou à travers la forme – le texte est en effet marqué par les caractéristiques stylistiques de l’oraison et de l’éloge, puis à la signification du suicide de Kyo – il est perçu comme la consécration de son existence et une victoire morale. Enfin, on se penche sur les thèmes de la fraternité et sur la communion des êtres dans la douleur et le sacrifice.
Les séjours en Indochine et en Chine de Malraux ont inspiré ses premiers romans Les Conquérants (1928), La Voie royale (1930) et La Condition humaine (1933). Ce dernier retrace les actions d'un groupe de révolutionnaires dans la Chine des années 30, avec pour toile de fond l'insurrection de Shanghaï en 1927. Dans ce cadre historique, les destins individuels se croisent et incarnent le tragique de la condition humaine. Le roman obtient le Prix Goncourt 1933 et assure la célébrité de son auteur.