À propos de ce résumé
Eldorado : Résumé du livre
Publié en 2006, Eldorado est l’œuvre du romancier et dramaturge français, Laurent Gaudé. Ce livre met en lumière la violence de l’exil et de l’immigration clandestine. Dans les années 2004-2005, on ne peut que regarder impuissant les morts se compter par centaines aux portes de l’Europe après avoir tenté de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune. À travers les destins croisés du commandant, Salvatore Piracci et du Soudanais Soleiman, l’auteur confronte les points de vue, change les perspectives.
Eldorado Laurent Gaudé : Présentation du résumé
Ce document propose un résumé clair et détaillé d’Eldorado de Laurent Gaudé, dont voici un extrait :
« Commandant de la marine militaire italienne, Salvatore Piracci profite de sa permission à terre pour se promener dans les rues de Catane (Sicile). Une femme aux allures de fantôme le suit jusque chez lui. Arrivés devant sa demeure, celle-ci lui rappelle qu’ils se sont déjà rencontrés en 2004, lorsque son équipage avait intercepté au large des côtes italiennes, Le Vittoria, un navire libanais à la dérive depuis trois jours, chargé d’émigrants. Beaucoup d’entre eux avaient péri, dont son fils de 11 mois, mort de soif entre ses bras et jeté par-dessus bord. Cette femme crie vengeance et demande une arme au commandant pour tuer l’homme d’affaires syrien qui avait affrété ce navire et l’avait abandonné délibérément en pleine mer (« Damas affrète un navire de crève-la-faim qu’il lance à l’assaut de la forteresse européenne », p. 33). Piracci tente de la dissuader, puis cède face à sa détermination (« Elle était comme un bloc dur de volonté », p. 42). La femme disparait, laissant le commandant vide (« D’un vide confortable qui le dégoûtait », ibid.). »
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La détermination au cœur de tout projet
Salvatore Piracci est un commandant de marine militaire depuis 20 ans. Il a la charge d’intercepter les bateaux de migrants au large des côtes italiennes. Le premier coup de tonnerre a lieu lors d’une permission. C’est parce qu’il rencontre, dans les rues de Catane, une ombre fantomatique, celle d’une femme qui a perdu son bébé quelques années plus tôt, que Salvatore Piracci commence à vaciller. Pour se venger de cette perte dont elle ne fera jamais le deuil, elle exhorte son aide. Elle veut son arme pour tuer celui qui est l’origine de son malheur, Hussein Marouk, un Syrien, à la tête d’un réseau de passeurs.
De l’autre côté de la Méditerranée, Soleiman et son frère Jamal forgent le projet de quitter leur pays, leur famille, leurs amis pour tenter leur chance d’une vie meilleure. À deux, ils seront plus forts que tout. Mais rien ne se déroulera comme prévu. À la frontière libyenne, Jamal n’est plus aux côtés de Soleiman. Il devra désormais puiser dans l’espoir et le courage pour suivre son rêve.
Le désespoir change de camp
Piracci doute de plus en plus du bien-fondé de sa tâche. Les remords le rongent. Quel sens donner à tout cela ? Comment refuser le bonheur à tous ces pauvres gens ? Frustration et colère font rarement bon ménage. Elles s’abattent sur l’un des capitaines de navires qui aura laissé une énième embarcation en mer, abandonnant ses passagers à une mort certaine. Pour cela, il risque la mise à pied. Dans le cimetière de Lampedusa, il se recueille sur les tombes des migrants qui ont péri. Sa vie bascule.
En Libye, Souleiman est un candidat à l’exil parmi d’autres. Entassés dans une camionnette, victimes des passeurs, ils subissent racket, humiliation et violence. Refusant cette condition, il se révolte. La sanction est immédiate : il est laissé pour mort. Seul Boubakar, le boiteux, est resté près de lui.
Piracci, ayant compris qu’il doit lui aussi partir en quête de son eldorado, quitte ses fonctions, l’Italie. À bord d’une barque, il fait le chemin inverse de tous les migrants qu’il a croisé depuis plus de 20 ans. Il s’enfuit vers le continent africain. Commence alors une vie faite de perte de repère, d’errance, de faim. Ces deux destinées finiront-elles par s’entrecouper ? Qu’adviendra-t-il d’eux tandis que tout les oppose ?
Après La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé nous guide à travers un nouveau récit initiatique. Nos sociétés modernes sont malades de ne plus rêver. Grâce à Eldorado, il nous rappelle que vivre c’est aussi et surtout cela. Mais c’est également prendre le risque de côtoyer la mort. Alors, si vous souhaitez poursuivre la réflexion, téléchargez cet autre document : Eldorado Laurent Gaudé analyse.
S’appuyant sur des articles de presse traitant de l’émigration clandestine en Méditerranée, Laurent Gaudé écrit Eldorado en 2005. Cette même année, ont lieu les « évènements de Ceuta et Melilla ». 500 migrants subsahariens tentent de franchir les grillages barbelés de ces deux enclaves espagnoles dans le nord du Maroc, faisant de nombreux morts.
Ce contexte en toile de fond, Eldorado est le récit mêlé de deux hommes pris entre voyage initiatique et quête de soi. Les trajectoires opposées d’un commandant de la marine italienne à la dérive en direction du sud et d’un candidat à l’émigration clandestine vers le nord se croisent et se poursuivent inéluctablement vers leurs destinations : la déshumanisation et la mort pour l’un, le chemin vers la liberté et l’humanité pour l’autre.